Comment aider mon enfant à bien manger ?
Publié par Suzanne le
Vous ne comprenez pas pourquoi votre enfant refuse de manger ? Pour quelle(s) raison(s) « ne fait il toujours pas ses nuits » ? Pourquoi pleure t-il dès que vous vous éloignez ou souhaitez le faire garder ? Ou encore… pourquoi se roule t il par terre de colère à la moindre frustration… ?
Tout d’abord, sachez que tous les parents se sont un jour posés ce genre de questions et qu’en tant que parents, vous êtes les mieux placés pour savoir ce dont votre enfant a besoin et comment l’apaiser.
Néanmoins, si vous cherchez quelques conseils pour vous accompagner dans votre parentalité, sans jugement, ce blog devrait vous plaire.
L’idée ici est de vous faire partager ce que j’ai appris grâce à mon métier de psychologue pour enfants et en tant que maman, pour que vous puissiez accompagner du mieux possible votre enfant dans son développement.
« En naissant, un enfant transforme deux adultes en parents. On peut dire ainsi que c'est l'enfant qui fait les parents. »Françoise Dolto, Paroles pour adolescents : Ou le complexe du homard.
- En lui montrant que manger est un plaisir…
Pensez à votre propre rapport à l’alimentation, les enfants s’identifient à leurs parents, pour construire leur rapport au monde.
- En faisant de ce temps, un moment de partage et d’échanges
Si vous êtes disponible à ses côtés, sans écran, votre bébé sera lui même plus disposé à profiter de ce repas avec vous. Cela commence par le plaisir partagé de se regarder pendant la tétée ou le biberon.
- En lui proposant d’être dans la découverte (des gouts, des textures..)
Le bébé apprend par imitation essentiellement. Proposez par exemple à votre bébé d’être dans sa chaise haute quand vous mangez, afin de lui faire goûter et toucher différents aliments que vous aimez. N’hésitez pas à verbaliser autour de vos propres goûts, cela pourra l’aider à mettre des mots sur ce qu’il ressent face aux saveurs qu’il découvre.
- En lui permettant d’être le plus autonome possible
S’il a l’idée que c’est lui qui est acteur, qu’il mange du fait de sa volonté et non pour vous rassurer ou pour obéir à la fameuse injonction : « Finis ton assiette ! », il mangera plus volontiers. L’idéal est de lui proposer un set muni de couverts en silicone qu’il puisse utiliser seul dès les débuts de la diversification et qui pourra évoluer avec le temps, en fonction de ses progrès en motricité fine.
En conclusion, régalez vous avec votre enfant, essayez d’y (re)trouver un plaisir partagé…
Et si le problème persiste, n’hésitez pas à consulter un psychologue pour enfant, qui saura vous accompagner de manière singulière.
Pourquoi certains bébés s’alimentent-ils difficilement dès la naissance sans raison somatique apparente ?
Le nourrissage est intrinsèquement lié à la relation parent- enfant et plus précisément à la mère dès la grossesse… En effet, le bébé se développe et vit uniquement grâce au cordon ombilical qui le relie à celle-ci… Les dénis de grossesse nous montrent malheureusement à quel point si la relation entre la mère et le bébé ne s’établit pas psychiquement, le fœtus aura de grandes difficultés à s’autoriser à prendre sa place dans le ventre de sa mère et donc à se développer normalement.
Quand tout se passe bien, la relation entre les parents et le bébé se crée et se renforce lors des soins et du nourrissage, où le bébé tète le sein de sa mère ou le biberon, en étant plongé dans le regard de celle/ou de celui qui le nourrit, si ces temps constituent un plaisir partagé.
On ne devient pas mère ou père, parce que son enfant vient de naître
Néanmoins, il est finalement assez rare que cette fusion se produise dès la naissance… On ne devient pas mère ou père, parce que son enfant vient de naître… Il faut pouvoir le rencontrer ce bébé et faire le deuil de l’enfant imaginaire du temps de la grossesse. La rencontre ne va pas de soi, le corps parfois meurtri par un accouchement traumatique ou subi, la dépression post-partum, l’état de santé de la mère ou du bébé, nombreux facteurs peuvent empêcher cette rencontre.
Ce temps est aussi celui d’un vrai bouleversement psychique chez chacun des parents, car ils y revivent leurs propres vécus de nourrissons.
Nombreuses sont les mères qui connaissent une pression lors des pesées de leur nourrisson pour savoir s’il a suffisamment grossi…
Derrière cette question amenée par le corps médical ou par l’entourage, il y a l’angoisse des parents pour la santé de leur enfant, mais il y a aussi celle de la mère qui se demande si elle est capable de nourrir son bébé, si elle est capable d’être la mère de ce petit être qu’elle rencontre… Ce questionnement naturel commence souvent dès la grossesse (ou avant) et est fréquemment accentué par les préconisations médicales, les questions autour de la santé du fœtus, de son poids, et de toutes les bonnes et mauvaises fées qui touchent le ventre, comme par la suite elles s’approchent du berceau…
Malgré toutes les bonnes intentions derrière ces préconisations, cela vient le plus souvent entraver l’espace entre la mère et le bébé, en alimentant l’angoisse de la mère, là où elle a au contraire besoin de contenance pour rencontrer son bébé et vivre ce plaisir intense dans ses moments partagés.
Le père ou le second parent représente un appui précieux pour soutenir la mère.
Par ma pratique de psychologue en périnatalité, j’ai rencontré beaucoup de familles qui ont traversé ces épreuves, et qui m‘ont donné envie d’en parler ici, pour que les jeunes parents aient conscience que cela est très courant mais que dans la plupart des cas, les choses s’apaisent après quelques semaines ou quelques mois. Ce blog ne représente bien entendu pas l’exhaustivité des causes des troubles alimentaires des nourrissons qui peuvent être également somatiques ou avoir d’autres origines psychiques que celles évoqués.
Concernant les troubles alimentaires qui arrivent chez un enfant plus grand, il s’agit parfois pour l’enfant, de refuser de répondre au désir de ses parents, pour tenter de s’en séparer un peu, afin d’exister par lui même. Pour cette raison, malgré l’inquiétude que cela peut engendrer pour les parents, il est très important d’essayer d’éviter de tomber dans un rapport de force, que le repas ne se passe pas au cœur d’une forte tension.
Pour poursuivre autour de ces questions, nous parlerons lors de notre prochain post de l’angoisse de séparation et des conseils pour accompagner votre enfant afin que cette angoisse constitue un passage structurant, sans l’envahir pour autant.